<< Je viens trop tôt, dit-il alors, ce n’est pas encore mon heure, cet évènement formidable est encore en route et voyage, il n’est pas encore arrivé jusqu’aux oreilles des hommes… >>
Nietzsche
Dieu n’existe pas
L’Homme est une chimère
suivi de
prions pour que ça ne se sache pas !
il nous enterrera tous
Di-e.top
Didier Sribny
Toute ressemblance de certains passages de ce texte avec la récente découverte de la disparition   de deux   carnets manuscrits de Darwin de la bibliothèque universitaire de Cambridge ne saurait être que fortuite.
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Pour Nénette
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« Il est très difficile de réaliser ce que l’on ne comprend pas, et c’est très souvent un problème psychologique parce qu’on a l’habitude de penser qu’on peut voir des choses mais en fait on ne peut pas les voir. Par exemple on a dans notre œil un point aveugle et on a l’impression que malgré ce point on peut tout voir, mais en fait ce point ne voit rien. On doit comprendre ça pour réaliser qu’il y a beaucoup de choses que l’on ne peut pas voir. Et ce n’est pas simple c’est une difficulté plutôt psychologique, et après il y a une difficulté intellectuelle, quand on peut voir qu’il y a un problème on doit essayer de le résoudre, mais pour pouvoir orienter le cerveau sur le problème, on doit voir qu’il y a un problème. » Misha Gromov France Inter 30/12/2012
« Quand il se présente à la culture scientifique, l’esprit n’est jamais jeune. Il est même très vieux, car il a l’âge de ses préjugés. Accéder à la science, c’est spirituellement rajeunir, c’est accepter une mutation brusque qui doit contredire un passé. » Gaston Bachelard
Les germes de grandes découvertes flottent constamment autour de nous, mais ils ne prennent racine que dans des esprits bien préparés à les recevoir. Louis Pasteur
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DIEU EST MORT Nietzche n’importe comment… Dieu est mort… Il y a des gens qui ne ratent pas une occasion de se taire. Nietzsche, si vous voyez ce que je veux dire. Friedrich Nietzsche. Nietzsche a dit : — Dieu est mort. Et moi, je dis : — Dieu est vivant. Je sais ce que je dis. Pour preuve… C'est l'histoire d'un type qui sort de chez lui. Il lance à sa femme : « Chérie, je descends au Marigny chercher mes cigarettes » Le Marigny c’est le bar tabac en bas de chez lui. Et il ajoute : « Tu peux servir la soupe, j'aime pas la soupe brûlante. T'inquiète, j'en ai pour cinq minutes. Dix au plus, promis juré. » Le type sort, et lorsqu'il rentre, il est sale, dépenaillé, fatigué… et il s’étonne de ne plus trouver son assiette sur la table. On essaie de lui faire entendre qu’entre le moment il est sorti et l’instant il est rentré, une année entière s’était écoulée. Une année qui n’a laissé aucune trace dans sa mémoire. L'histoire est authentique. Hospitalisation. Cure. Sa mémoire revient, petit à petit, par paliers, et puis complètement, enfin presque. Cependant il préfère garder ça caché.
DIEU N’EXISTE PAS
Vous m'offrez une autre bière, et je vais tout vous raconter. Quelque temps avant sa disparition, il entend à la radio, une citation de Nietzsche, Friedrich Nietzsche : — Dieu est mort… Ç’aurait lui entrer par une oreille et ressortir par l'autre. Mais voila que cette phrase s’est mise à passer en boucle dans sa tête. Dieu est mort c'est Nietzsche qui l'a dit. Ah sj c'est Nietzsche. ! Obsédant. Dès lors, tous les soirs au Marigny il achetait ses cigarettes, il avait pris l’habitude de prendre un verre ou deux, histoire de se mettre les idées en place. Le soir de sa disparition, il avait un peu forcé la dose il faut dire. Il était sur le point de remonter chez lui, il avait pris du retard, c’est là qu’il a un flash, une illumination — comme par miracle, mes idées étaient devenues très claires. Excessivement claires. C’était on ne peut plus clean dans ma tête : Dieu ne peut pas être mort. Je dois partir à sa recherche, il n'y a pas de temps à perdre. Le type a filé à la gare, disons que j’ai filé à la gare parce qu’en fait le type c’est moi. Il y avait un dernier train pour la capitale. Pendant le trajet j'ai réfléchi à une stratégie. Comment trouver Dieu, et où le chercher ? Je bois une gorgée et je vous dis la suite. chercher Dieu ? Dans les églises,les monastères ou autres lieux de culte ? Vous êtes Dieu, une supposition. Vous-vous savez recherché, poursuivi, traqué, iriez-vous vous cacher tout le monde vous attend au tournant ? Dieu est malin, vous voyez ce que je veux dire. C'est tout. Où le chercher ? Et surtout, comment reconnaître Dieu ? Une phrase de la Genèse me donnait une piste : " Et Dieu créa l'homme à son image " . De en déduire que l'homme devait primer sur l'image. Il ne fallait donc pas s’attendre à trouver un Dieu vieillard à barbe de père Noël
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drapé de blanc, comme celui qu’on voit plus ou moins allongé sur le plafond de la chapelle Sixtine… La création d'Adam. Vous voyez le tableau, je veux dire la fresque, le moment de la transmission de l'Esprit de vie à travers un geste le fameux index, l'index du Créateur pointé en direction d'Adam. J’étais convaincu que Dieu devait avoir l'apparence d’un homme ordinaire comme vous et moi. Restait à trouver le Bon Homme. Pas le bonhomme, mais le Bon Homme avec des majuscules. Vous-même vous pourriez être le Bon Homme… Vous souriez, mais allez savoir. Une autre bière ? C'est pas de refus. Restait à repérer le Bon Homme. Comme je ne me voyais pas aller user ma santé et mes escarpins sur je ne sais quel hypothétique chemin de Damas à la poursuite de Dieu, j'ai écouté la Sagesse et pris le parti d'attendre qu'il se présente à moi. Et quoi de mieux adapté pour ce faire que les bars, les bistrots. Je pouvais y planquer, me mettre en embuscade sans attirer l’œil. Ç’allait devenir un travail à plein temps, la " Total Immersion ". J'ai me faire alcoolo pour accéder au statut d’authentique pilier de bistro grâce à quoi je pouvais me fondre dans le décor. Si bien que le jour j'ai entendu répondre à quelqu’un qui cherchait les toilettes : « Vous passez devant le bar. Vous tournez tout de suite à droite après le pilier… » et que le pilier c’était moi, j'ai su que le plus dur était fait, je faisais partie des meubles. J’étais opérationnel, il ne me restait plus qu'à attendre, attendre, et attendre. Jour après jour. Tel un sous marin, entre deux eaux (une façon de parler) les sens toujours en éveil, mais sans ostentation pour ne pas susciter les soupçons, j’allais attendre que Dieu veuille bien se manifester.
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Et puis un jour, c'était une fin de nuit, sur le zinc, je sirotais un demi de déménageurs (une bière-Calva) pour essayer de neutraliser mes gueules de bois des jours précédents... A l'extrémité du comptoir, derrière un verre de bière, bonnet noir à raz les sourcils, lunettes façon écaille, nez informe, petite bouche telle une cicatrice rosâtre, portant parka noire ouverte sur un tee-shirt gris, écharpe grise pendant de chaque côté du cou, était un homme pour le moins avachi. Et puis il y avait Albert, le garçon, qui donnait rageusement des coups de balai pour pousser papiers et mégots qui jonchaient le sol, Albert qui, arrivé à la hauteur de l’homme avachi, s’exclame : « Pousse un peu tes cannes putain oh ! Tu les pousses ou quoi putain de Dieu ! Bordel de putain de Dieu ! Si c’est pas Dieu possible ! » Ce cri du cœur me fit sortir de mon artistique torpeur. Malgré les coups de butoirs d'Albert, l'homme ne bronche pas. Tout juste tourne-t-il son regard vers le pilier, lui fait un clin d'œil en lui lançant un discret : « N'importe comment fiston... » C’était un « N'importe comment fiston… » accompagné d’un superbe geste un mouvement de va et vient du majeur de la main droite. Moi, j'étais censé être un pilier, et l'homme au bonnet noir m'avait démasqué ! Et il y avait Albert, le garçon qui insistait : « Tu les pousses tes cannes oh ! » Il y a le barman qui sermonne mollement Albert, lui demandant de ne pas trop bousculer la clientèle… Et Albert qui se rebiffe : « Oh putain ! Je ne vais tout de même pas me mettre à genoux devant lui putain oh ! Vous voulez pas que je lui lave les pieds en plus, au bonhomme, oh ! »
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Le Bon Homme ! C’est alors que, sortant de mon rôle de pilier, je suis intervenu gentiment auprès d'Albert : –– On ne t'en demande pas tant Albert, il suffit souvent de demander les choses poliment pour être exaucé. Je fais quelques pas vers l'homme avachi et lui dis : –– Sans vous commander, auriez-vous l'amabilité de pousser vos pieds un instant ? Afin qu'Albert puisse finir de balayer, je vous prie en insistant bien sûr je vous prie ― et en me fendant d’un discret clin d'œil. L’homme obtempéra en grommelant. Et le barman de dire : « Et bien tu vois Albert, tout est dans la manière j'vais t'dire ! Il s'est pas fait prier j’vais t’dire. » J'avais enfin mis la main sur le Bon Homme. Derrière l’homme avachi se cachait Dieu ; derrière le pilier de bistro moi. Je ne lui ai pas dit que je l’avais confondu, de toute façon lui le savait, il n’était pas Dieu pour rien. Et puis n'était-ce pas lui qui m'avait confondu en premier ? Je m’installe à ses côtés. Nous discutons à bâtons rompus, comme je vous parle en ce moment. J'aurais pu m’attendre à ce qu’il ressasse des En vérité je vous le dis en préambule à de divines Élucubrations. Non ! Son préambule était « N'importe comment fiston… » suivi du geste. Geste simple et poétique, majestueux et définitif de la main et du majeur et qui voulait tout dire. Le Doigt de Dieu. J’en profite pour le questionner sur les sujets des plus divers… La vie, la mort, le paradis, l'enfer, le sexe des anges, la politique, le Pourquoi, le Comment… Il a réponse à tout : « N’importe comment fiston… » suivi du Geste, sans plus. Et tout devenait lumineux. Il n’avait pas besoin de s’étendre. J'ai voulu aborder le sujet de Nietzsche. Sa réaction fut sans ambiguïté : « N’importe comment fiston… » voulant dire par-là qu'il ne faut pas prêter attention aux
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élucubrations d'un pauvre ivrogne, quand bien même il s'appellerait Nietzsche. À un moment je le prie de m'excuser, il fallait que j'aille pisser. Il me dit : « N'importe comment fiston... » Je vais pisser ; quand je reviens, Dieu avait disparu. J'avais enfin rencontré Dieu. Dieu était vivant, en parfaite santé, et Nietzsche, le pochetron, était discrédité à tout jamais. Paix à son âme. J’ai décidé d'arrêter l'alcool en douceur, sur un dernier demi de déménageurs. Il est, dit-on, dangereux d’arrêter brutalement la boisson. Il faut y aller par paliers. « Double le Calva s’il te plait ! » Il fallait bien ça pour porter un ultime toast en l’honneur de Dieu. J’ai régularisé mon ardoise, payé la note de Dieu… Vin Dieu ! Enfin je le lui avais promis... Et puis bon, je lui devais bien cela. J’avais trouvé mon chemin de Damas. J'allais pouvoir enterrer ma vie de pilier de bar. Ma " Total Immersion " allait prendre fin, il ne me restait plus qu’à refaire surface tout en respectant des paliers de décompression. Je me suis résolu à prendre un double calva pour la route « sans bière s’il te plait » pour respecter les paliers... Et puis plus rien. Ma mémoire s’arrête là. Comment suis-je rentré au bercail ? Le trou. Je sais que je me suis retrouvé devant le Marigny. Il était fermé. Je sais que j'ai poussé jusqu'au Brazza. Je sais que j'ai acheté un paquet de cigarettes et je sais très bien qu’il y la la soupe qui m'attend, que je n'aime pas brûlante, mais quand même pas froide. Je me vois remontant chez moi, et découvrir que mon assiette n'est plus sur la table... Au début, à l'hosto, alors que la mémoire repoussait lentement, palier après palier, je réussissais à obtenir le contact avec Dieu. Je pouvais l'interroger, il me répondait dans l'instant, J'avais droit à son : « N'importe comment fiston... » Il avait toujours réponse à tout.
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Et puis, plus j'avançais dans les paliers, plus Dieu se faisait rare. Une fois j'ai réussi à lui demander pourquoi j'avais tant de mal à le joindre, il m'a répondu : « N'importe comment fiston... » Je lui demande ce qu'il entendait par là… Je n’ai pas eu de réponse… Depuis silence radio. J’ai quitté l’hosto. Tout est rentré dans l'ordre. Dieu était vivant. Bien vivant. La vie pouvait reprendre son cours. Dieu nous enterrera tous, faut être honnête. C’est au bout de quelques semaines, que je me suis mis à gamberger. Que cachait ce silence radio ? Et puis la phrase de Nietzsche m'était revenue. Et si malgré tout les poivrots avaient, comme on dit, un sixième sens. Et puis tout cela à commencé à passer en boucle dans ma tête… Obsédant ! Pas plus tard que tout à l'heure, j'étais au Rallye, un rade à mi-chemin entre le Brazza et le Marigny. J'ai bu un coup et c'est que j'ai re-eu un flash… Voilà pourquoi je suis dans ce train. Non cette fois c'est ma tournée, avant la fermeture du wagon-bar.
Le doigt de Dieu…
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N’importe comment…
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Dans cette histoire, Dieu est décrit comme ayant un bonnet noir enfoncé jusqu'aux sourcils, des lunettes montures écaille, un nez approximatif, une petite bouche telle une cicatrice rosâtre, un parka gris foncé ouvert sur un tee-shirt gris ainsi qu’une l’écharpe grise pendant de chaque côté du cou, alors que dans la première version l’homme du wagon bar parlait de lui comme "d’un homme pour le moins avachi derrière un verre de bière" sans autres détails… La nuit du vendredi 18 au samedi 19 janvier 2008, l’auteur de cette nouvelle dit à sa femme : « Il n'y a plus de métro, je raccompagne ta mère chez elle en voiture et je reviens tout de suite. » Sur le chemin du retour, après avoir déposé sa belle- mère au pied de son immeuble, il passe par le quartier Latin, trouve une place libre boulevard saint Jacques… Son appareil photo numérique à la main, il déambule dans les rues, photographiant des devantures de bars, bistrots, cafés, de nuit en se disant que cela pourrait faire des images pour illustrer l’histoire de l’homme du wagon bar qui attendait Dieu dans ce type d'établissement. 2 h 01 42 : Alors qu’il vient de prendre en photo le Buci , un café 52 rue Dauphine, en sort un individu qui, le voyant ouvert à l'écoute lui adresse la parole. Au bout d’un moment l’homme finit par l’inviter à prendre un pot au bar juste en face du "Buci" , au "Conti" , 1 rue de Buci. L’individu n’en est visiblement pas à sa première bière. C’est lorsqu’il le voit, accoudé au bar, devant son verre, bonnet noir enfoncé jusqu'aux sourcils, lunettes monture écaille, le nez informe, une petite bouche telle une cicatrice rosâtre, le parka gris foncé ouvert sur un tee-shirt gris et l'écharpe grise qui pend de chaque côté, que l’auteur a un déclic. En apparence le personnage correspondait parfaitement au Dieu dont parlait l’homme du wagon bar. .
2 h 01 42 : Je viens juste de prendre en photo le Buci, un café 52 rue Dauphine, en sort un individu…
…il finit par m’inviter à prendre un pot au bar juste en face, au Conti…
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2 h 48 44, il est en train de vanter les mérites de Paris… « Quelque part c’est pas mal, parce qu’ici tout peut être possible… Ici ça peut être le rêve. Le rêve peut durer une nuit ici, alors qu’en province il va durer combien de temps ? Donc… Donc… » « bas…, dit-il en montrant du doigt le "Buci", ils ont pas voulu me servir, ils aiment pas les anarchistes. » « Il y a un grand poète qui disait : " Avant de te connaître, avant d’arriver à toi même, perds-toi… Il faut que tu sois capable de te perdre pour mieux te retrouver, tu vois ? " En gros ça veut dire : le mec qu’a jamais quitté son bled, il ne pourra jamais mettre des étoiles sur les clochers de son église ou de sa mairie j’en sais rien… » Suivent des propos à la cohérence incertaine. « Je crois pas en Dieu, ni aux curés, ni aux maires, j’aime pas les maires, j’ai horreur des maires, c’est la race que j’aime pas, la race… Pourtant c’est la race des travailleurs mais j’les aime pas, ça fait longtemps que j’aurais ramener leur gueule devant l’État… Les maires, c’est des hommes de paille… Y a un truc que j’aime bien dans Paris, si tu veux les petites mafias elles peuvent pas exister, elles peuvent pas tenir, impossible, alors qu’en province elles pullulent, elles existent… » Enfin il porte sa cigarette à sa bouche. Alors qu’il cherche de quoi l’allumer, le papier s’ouvre, libérant le tabac qui tombe d’un bloc à terre. Le papier vide tient encore droit dans sa bouche, il en prend conscience en allumant son briquet, jette le papier à terre, regarde autour de lui, et s’adresse à un premier passant : « T’as pas une cigarette ? » Sans succès. « En gros le mec qu’à pas quitté son bled pourra mal se défendre… moi je me rends compte de plus en plus : putain les acquis que j’ai ! Tous les acquis ! T’imagines tout
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ce que j’ai ramassé dans la rue ? Tu peux pas l’savoir…, c’est un panier de crabes. » 2 h 53 mn 12 secondes, alors qu’il dit avoir monté une association à Bourges : « ils m’ont enculé… J’leur ai dit : c’est moi l’Italien qui vient du Chinois oh lala ! », il repère un petit groupe… Il va vers eux pour tenter de leur soutirer une cigarette. « S’il te plaît, J’leur ai dit : c’est moi l’Italien qui vient du Chinois… » Des Italiens, des Italiens ! s’indigne un membre du groupe. Il ne le laisse pas continuer et dans son élan se met à déclamer : « Une péniche de joie glisse sur mon lacrymal. J'ai singé Attila pissant du haut d'son cheval ! » Des Italiens sauf que nous sommes bretons, rien à voir avec les Italiens ! reprend le membre du groupe. — Vous êtes bretons, moi aussi ! — T’es d’où ? — Quimper. — C’est vrai ? ! Mavillon. Plöermel c’est par là… — Non, Montparnasse évidemment. — Moi, bien sûr j’suis breton, jusqu’au bout de la nuit. — Moi j’suis Lorrain, — OK on y va, jusqu’au bout de la nuit. Il rigole. Jusqu’au bout d’la nuit quoi ! Allez, on y va. Jusqu’au bout de la nuit ! — On y va. 2 heures 56 minutes 55 secondes. Le petit groupe est parti. Jusqu’au bout de la nuit. Recherché et trouvé le texte qui commence par : Une péniche de joie glisse sur mon lacrymal. J'ai singé Attila pissant du haut d'son cheval ! .
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Le texte qui se termine par : Suis-je un monstre de suie ? Ne serais-je qu'un songe ? et a pour titre "Caricatures’’ d’Ange".
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Il était une fois l’auteur d’une nouvelle abracabrante, "Nietzsche, n’importe comment", laquelle met en scène un personnage qui se confie à un voyageur, dans le Wagon bar d’un train qui roule vers la capitale. Il lui dit les circonstances qui l’on amené à vivre une année durant en "Total Immersion" dans les bars, bistros et débits de boissons à la recherche de Dieu. Il lui raconte sa rencontre avec Lui. À la fin de la nouvelle, le lecteur comprend qu’ayant perdu contact avec Dieu, il part une fois encore à sa recherche. La nuit suivant l’achèvement de la nouvelle, l’auteur trouve une occasion pour aller photographier les extérieurs de bars et bistros avec l’idée de peut être s’en servir pour illustrer son récit. Alors qu’il prend un ultime cliché d'enseigne lumineuse d'un bar, en sort un homme qu'on a refusé de servir. L’homme lui adresse la parole et finit par l'inviter à prendre un verre dans le bar d'en face, sachant qu'accompagné il a moins de chance d'être refoulé. À un moment, voyant l’individu accoudé au zinc l'auteur a un flash : le bonhomme a le profil du Dieu de sa nouvelle. C’est le destin de cet auteur qui, entrant de plain-pied dans l’histoire qu’il avait lui même ouverte, se retrouve, personnage parmi les autres, piégé en son sein en en perdant tout contrôle. C’est l’histoire d’un auteur mûr pour se lancer à son tour dans des investigations nocturnes sans fin à la recherche, sinon de Dieu, sinon du personnage qui recherche Dieu, à tout le moins de lui-même, jusqu’au bout de la nuit.
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Il a perdu les commandes, il n'a plus son mot à dire, prisonnier dans son histoire. –– Ne sommes-nous pas tous prisonniers ? –– Prisonnier de qui, de quoi ? –– Quelqu’un que je connais vous dirait, prisonnier d’une histoire ancestrale qui a la peau très dure. . –– “Quelqu’un” ? –– Il s’agit de quelqu’un qui, à la suite d’une révélation, a développé une théorie troublante, susceptible de chambouler notre système de pensée. –– A la suite d’une révélation. –– Oui. Il a débusqué une incongruité sémantique.. –– Une incongruité sémantique ? –– Une incongruité sémantique surprenante concernant le cerveau. –– Le cerveau de qui ? –– Le cerveau. –– Nos cerveaux à nous ? –– Oui… enfin non. La personne en question vous dirait que nous n’avons pas de cerveau. –– C’est surprenant ! –– Et que l’homme n’existe pas, en tant que tel, tout du moins. –– Votre bonhomme est un original, un doux dingue. Un illuminé ? –– Il a été touché par une prompte et fulgurante illumination.
Toute ressemblance de certains passages de ce texte avec la récente découverte de la disparition   de   deux carnets manuscrits de Darwin de la bibliothèque universitaire de Cambridge ne saurait être que fortuite.
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L’HOMME EST UNE CHIMERE Darwin : Guidado
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– Vous m’intriguez. –– Une nuit, à la radio, un professeur de médecine, chercheur de renom, parlait de personnes ayant perdu l’usage d’un de leurs cinq sens… Mon bonhomme, comme vous dites, sous sa couette, écouteurs dans les oreilles, est sur le point de s’endormir lorsqu’il est rattrapé in extremis par cette fin de phrase : « …dans de telles circonstances a lieu une autre reconfiguration de notre cerveau. » –– Et alors ? –– Jean-Claude Ameisen, le chercheur en question, disait la capacité de notre cerveau à se reconfigurer. –– Et alors ? –– Entendre le pronom “notre” accolé à “cerveau” va le faire réagir. Une véritable incongruité lui saute aux yeux. Pourquoi n’en a-t-il pas eu conscience plus tôt ? –– En clair ? –– Pour exemple : vous. Quand vous parlez, maintenant, qui parle ? –– Moi. –– Vous, qui vous ? Votre bouche ? La langue, la glotte, le grain de beauté que vous avez sur la jambe droite ? Non pas. C’est –– le cerveau. En aucun cas votre cerveau mais vous, cerveau. Nous sommes des cerveaux et dire notre cerveau” est une ineptie. Les cerveaux n’ont pas de cerveau. –– Nous ne serions que des cerveaux ? –– Pourquoi que ! Ce qu’on appelle l’homme, est en fait une chimère, un instrument multifonctions, perfectionné, à notre service, une marionnette? un simple exosquelette dont nous, cerveaux, tirons l’ensemble des ficelles. –– L’homme une chimère, comme vous y allez ! –– Je ne fais que rapporter les propos que tient la personne en question. Pascal de son côté ne se posait-il
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pas déjà la question : « Quelle chimère est-ce donc que l’homme ?». Nous nous sommes depuis toujours enfermés dans un confortable et rassurant conte de fées. Parfaite illusion. Illusion parfaite. Serrez vos deux poings Mettez les côte-à-côte. Regardez : cerveau droit cerveau gauche. Nous sommes, au mieux, gros comme ça. Au mieux. En tout cas pas plus gros, et pour arranger la chose nous sommes gris-rose, mous et gélatineux. Etes-vous prêt à vous assumer ainsi ? Est-ce moins prestigieux, moins valorisant qu’être homme, humain ou je ne sais quelle sympathique et dérisoire invention ? Nous sommes des cerveaux, pas des cerveaux d’humains, des cerveaux humains. Le cerveau est utilisateur du corps qu’il habite. –– Pour en revenir à votre bonhomme, il en fait quoi de son aberration sémantique ? –– Il va s’apercevoir que cette aberration cachait une faille qui semble n’avoir jamais été explorée. Une faille dans cette ancienne histoire à la peau dure dont je vous parlais. Il suffit de se rendre sur l’Internet pour y trouver une flopée de sites il est question du cerveau. On y apprend comment faire travailler son cerveau… On y trouve toutes sortes de recettes pour réveiller son cerveau, pour le stimuler par la méditation… On propose : Devenez maître de votre cerveau Comment l’entraîner le dynamiser le doper. On nous explique comment libérer et muscler notre cerveau. Comment reprogrammer son cerveau. On y trouve des phrases comme : Le cerveau est un muscle, il faut l’entretenir régulièrement. La question qui se pose et que personne n’a l’idée de se poser, je vous la vous pose : ‘’de quel outil disposons .
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nous pour agir sur ‘notre’ cerveau, pour le muscler pour le rendre plus performant ?’’ Cherchez la réponse. Toujours sur l’internet, une série de conférences données dans le cadre d’une “Croisière de la connaissance”, ayant le cerveau pour thème, attire l’attention de notre bonhomme. Participants : Albert Jacquard, Jean Didier Vincent, Yves Coppens mais aussi Jean-Claude Ameisen. Notre homme va écouter très attentivement leurs propos en espérant y trouver ne serait- ce qu’une infime allusion à cette faille. Espoir déçu : le débat tournait autour du fonctionnement de notre cerveau ainsi que de celui de nos lointains ancêtres. Il a alors la curiosité d’aller chercher du côté de Darwin… Le constat est sans appel : du candidat de “Secret Story” annonçant: « Je vais faire bosser mon cerveau » à l’éminent médecin chercheur qui parle de la faculté de notre cerveau à se reconfigurer, en passant par Darwin, la cécité est générale. Le cerveau reste toujours servi à la sauce mon-ton-son-nos-vos-leurs . Intrigué de ne trouver aucune voix pour relever cette incohérence, il décide de se lancer dans l’exploration de cette faille qu’il a mis à jour. –– Et que découvre-t-il ? –– De quoi remettre en question notre vision des choses, radicalement. –– Mais encore ? –– Il revisite la théorie de l’évolution des espèces de Darwin et aboutit à une théorie parallèle, compatible.. –– Rien que cela ! –– Il lui suffit de changer un paramètre. Le cerveau est mis à la place qui lui revient. Dès lors la théorie prend une autre tournure. En bref, il en ressort que c’est le cerveau qui, jusqu’à aujourd’hui, pour pouvoir évoluer, pousse .
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lentement, inexorablement à la sophistication de son logement corporel toujours trop étriquée. Aujourd’hui les cerveaux rêvent d’homme augmentés. –– Une théorie qui pourrait porter le nom de : Théorie de l’évolution du cerveau des espèces. –– Théorie de l’évolution des différentes espèces de cerveaux serait plus appropriée. Il démontre que, quoi que nous fassions, nous, cerveaux, fonctionnons en mode automatique intégral. À la naissance un cerveau démarre avec une configuration de base, un programme qui va s’enrichissant au cours du temps, sans cesse sollicité, mis à jour, en perpétuelle reconfiguration pour employer le terme de J-C Ameisen, et nos actes, nos comportements en découlent automatiquement. Ce sont des réflexes, des réflexes d’une complexité infinie. Nous réagissons à la nanoseconde, au coup par coup, en fonction des mises à jour et du formatage de l’instant. –– Et que faites-vous du libre arbitre ? –– Moi rien, mais pour lui, le libre arbitre n’a absolument pas de sens. –– Insinue-t-il que tout est écrit ? –– Encore faudrait-il envisager l’existence d’un Écriveur” . Et sur ce point il est catégorique. Il dit qu’après s’être engouffré dans cette faille ignorée et en avoir inspecté chaque recoin, « Un principe créateur eut-il existé, je l’aurais immanquablement rencontré.» Et de conclure qu’il n’a trouvé aucune place pour un “Écriveur”. –– En clair votre bonhomme dit ouvertement que Dieu n’existe pas pour la raison qu’il ne l’a pas rencontré. –– Il évite de dire les choses de la sorte, ayant en tête ce que Darwin écrivait dans un de ses carnets secrets. –– Qu’écrivait-il ? ²
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–– « Guidado »” –– Guidado ? –– “Sois prudent en portugais. Il disait aussi : « Révéler ses idées serait comme confesser un meurtre. » Un soir, au cours d’un dîner en petit comité, oubliant cette mise en garde, notre bonhomme a l’imprudence d’évoquer cette histoire, de parler de preuve irréfutable de la non-existence d’un dieu, et de faire allusion à un autre carnet secret. Un carnet griffonné dont on aurait perdu la trace Darwin, sans ambigüité, aborderait le sujet. Il y serait question de vérité pour l’heure inavouable, d’un temps pour chaque chose, de futur distant la lumière sera immanquablement jetée sur l’origine de l’homme et sur son histoire. –– Si je comprends bien, Darwin passe la patate chaude aux générations suivantes. –– Que feriez-vous ? –– Vous êtes face à un vieil ermite, auriez-vous le courage de lui annoncer froidement, preuves à l’appui, que Dieu, à qui il a consacré toute sa vie, n’a jamais existé ? –– En effet, une telle révélation avait de quoi contrarier beaucoup de monde. –– C’est peu dire. Contrariée l’était, dit-on, la femme de Samuel de Wilberforce, évêque de Winchester après que celui-ci lui eu fait part en 1880 la théorie de Darwin. Elle se serait exclamée : « Oh my dear ! Ainsi, l’homme descendrait du singe. Let us hope what Mr Darwin says is not true , pourvu que cela ne soit pas vrai ! Mais si cela devait être le cas, prions pour que ça ne se sache pas. » Pour en revenir à notre bonhomme, peu après ses divulgations au cours de ce dîner les ennuis ont commencé et son domicile visité… Depuis lors il se sent menacé…
–– Il s’est mis dans de sales draps. C’est un véritable roman, dis donc ! Un Darwin code en puissance. –– Un roman, vous n’en êtes pas loin. Pour tout dire, je me suis mis dans de sales draps. –– je ne vous suis plus. Que venez-vous faire dans cette galère ?. –– Je suis en plein dedans. Je prends le risque de tout vous dire. Depuis un certain temps je travaille sur un ouvrage qui traite d’une découverte surprenante au sujet du cerveau laquelle m’a mené au carnet secret de Darwin, ainsi qu’à la preuve de la non-existence d’un quelconque créateur. –– Je comprends pourquoi vous donniez l’impression de très bien connaître votre bonhomme. –– Peu de temps après en avoir parlé lors de ce diner, mes ennuis ont commencé. Au début c’étaient des appels et des courriers inquiétants et ensuite mon domicile qui a été visité... –– Qui est derrière tout ça et pour quelle raison ? –– Qui, c’est difficile à dire. Peut-être me suspecte-t-on de détenir des documents explosifs capables de remettre en question l’existence d’un quelconque Dieu. –– Ils ne doivent pas faire confiance en la prière comme la femme de l’évêque, pour recourir à ces méthodes peu catholiques pour empêcher que ça ne s’ébruite. –– Depuis je suis obligé de me méfier de tout. Je suis sur mes gardes. –– Et sur l’existence du carnet secret “égaré” de Darwin ? –– De Darwin on connait les carnets secrets, son carnet B, son carnet rouge…. –– Et le carnet égaré, il est où ? Existe-t-il même ? –– Je ne peux rien vous dire. Il pourrait exister, ou avoir existé. Libre à vous de me croire ou pas. Libre à vous de
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penser que, peut-être, je suis en possession d’une copie, d’un double de ce carnet. Que je possède des documents qui pourraient me permettre d’en retrouver la trace ? Si tel était le cas, vu la situation, il serait suicidaire de m’en vanter. Je suis piégé et pour l’heure je dois me méfier de tout. –– Vous avez déclenché une machine infernale. Vous vous retrouvez à peu de chose près dans la même situation que cet auteur prisonnier de son histoire. –– Une histoire qui prend une allure de thriller, une sorte de Darwin code, comme vous dites, dont le scénario m’échapperait . J’ai perdu le pouvoir d’y mettre fin et quand bien même essaierais-je de passer outre, ça n’empêcherait pas l’histoire de suivre son cours. –– Songeriez-vous à baisser les bras ? Si oui, qu’allez- vous devenir ? –– Dieu seul le sait. –– Vous avez le cœur à faire de l’humour ? « Sans humour la vie serait une erreur » me répondit-il, un pâle sourire au coin des lèvres, « L’humour est un lubrifiant existentiel. » Après quoi il me dit : «J’ai tout essayé. J’avais même fait parvenir l’histoire à Cavanna que je sais curieux en science pour recueillir son avis sur la question. » Et de me tendre un exemplaire de la lettre. Il s’agit d’une lettre datée du 15 juillet 2012 lui demandant expressément de consacrer un peu de son temps à la lecture du récit joint. –– Résultat ? –– Sans réponse de part et d’autre. –– De part et d’autre ? –– J’avais déposé deux exemplaires du texte chez un éditeur de François Cavanna, un pour Cavanna, l’autre pour l’éditeur lequel avait promis de le lui faire parvenir.
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Le samedi 8 décembre 2021 je me suis même rendu dans une librairie du quartier latin Cavanna signait son dernier livre. Il y avait du monde dans la librairie du quartier latin, ce 8 décembre 2012, trop de monde… –– Que vous inspire ce silence ? –– En partant du principe que le texte à bien été lu, ce silence pourrait s’expliquer par une cécité cognitive généralisée. Connaissez-vous le syndrome des habits de l’empereur… ? –– L’empereur qui se promène nu devant son peuple persuadé être somptueusement vêtu ? –– En l’occurence le peuple est atteint d’une cécité bénigne, réversible. Quelques mots d’un jeune ‘’simplet’’ suffiront pour lui ouvrir les yeux. Et puis il y a cette cécité persistante qui touche le plus grand nombre sans qu’il en ait conscience. –– Expliquez-vous. –– À la naissance, un cerveau qui ne serait pas stimulé visuellement pour apprendre à voir, passée une période critique de cinq six ans, est aveugle. Dans le cas présent il suffit que quelques connexions seulement n’aient pas été établies en temps et en heure pour que s’installe une cécité partielle difficile à rattraper. Alors un simplet comme moi aura beau crier «Ouvrez les yeux ! » malgré toute la bonne volonté du monde les yeux, quoi qu’ouverts, ne verront rien. Tout se passe comme si vous cherchiez à ouvrir un nouveau logiciel avec un système d’exploitation obsolète et que ce dernier ne le reconnaisse pas. Nous sommes construits sur un tel système. Bien qu’imparfait il est très bien rodé et tout un chacun, religieux, croyants, athées, agnostiques, grands esprits, mécréants, philosophes, scientifiques… s’en accommode depuis toujours. Partant de là, ce nouveau logiciel n’est pas prêt à être reconnu, .
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sinon dans un ‘futur distant’ pour paraphraser Charles Darwin... –– Vous semblez bien sûr de vous. Vous n’avez pour l’heure que le silence d’un éditeur et d’un auteur. –– Vous avez raison, ce n’est pas suffisant pour en tirer des conclusions. Il me dit qu’après Cavanna il a cherché à obtenir l’avis du neurobiologiste Jean Didier Vincent. –– Pourquoi lui ? –– À cause entre autre de Nénette…
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NENETTE Lettre à Jean Didier Vincent Paris le 20 janvier 2013 Monsieur Jean Didier Vincent, Le 12 juillet 2012 je faisais parvenir à François Cavanna une nouvelle, Guidado ! Nietzsche n’importe comment, lettre jointe. Aujourd’hui c’est au neurologue que je me permets de soumettre le texte en question, allégé de sa première partie, avec l’espoir que vous pourrez trouver le temps de le lire. Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments respectueux. Ci-joint un résumé de la première partie : C’est l’histoire d’un auteur qui se lance dans l’écriture d’une nouvelle. Le sujet : –– un personnage qui, ne pouvant se faire à l’idée que Dieu pourrait être mort, décide de partir à sa recherche. Un concours de circonstances fait que l’auteur de la nouvelle, sans s’en rendre compte, en arrive à devenir un personnage de son histoire et par même en perd les commandes… P.S. Pour la petite histoire, il existe un point commun entre vous et François Cavanna : l’affection que vous portez, comme moi même, à ce personnage attachant qu’est Nénette.
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Ça faisait deux mois qu’il avait remis les documents et qu’il n’avait pas de nouvelle. Je lui fait remarquer qu’ils auraient pu s’égarer. –– Non, ils ont été déposés à même la boite aux lettres de son domicile parisien. Je pense que le message n’a aucune chance d’être entendu. Sauf à croire aux miracles… Alors In chā' Allāh. J’ai voulu savoir qui était cette Nénette –– Nénette est une personne très attachante… Je lui demande si elle avait été mise dans la confidence. Il me répond par la négative. « Nénette est pensionnaire orang-outan de la ménagerie du Jardin des Plantes.» Et d’ajouter: «Vous pouvez lui écrire, je vous laisse entière carte blanche.» Une façon de me faire comprendre qu’il était prêt à me repasser la patate chaude.
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NÉNETTE Pour Nénette. Chère Nénette, Jacques Roubaud, mathématicien, poète, oulipien, évoque ce double mystère, celui de pouvoir comprendre et celui de ne plus vraiment comprendre comment on a pu ne pas comprendre une fois qu’on a compris . Ce manuscrit qui vous est dédié ouvre la porte à un troisième mystère, celui de ne pouvoir comprendre pourquoi personne n’est en capacité de vraiment comprendre ce qu’on a pourtant été capable comprendre. Celà dit, vous pourriez à juste titre évoquer cet autre mystère, celui tout simplement de ne pas pouvoir comprendre pourquoi on n’arrive pas à comprendre, et rappeler ce qu’écrivait Darwin dans un de ses carnets : «Celui qui comprendra le babouin contribura d’avantage à la métaphysique que Locke», à croire que vous avez tout compris. De tout coeur avec vous.
Il accepte que je le prenne en photo. Il est 12 heures 12 minutes 5 secondes.
2 h 01 42 : Je viens juste de prendre en photo le Buci, un café 52 rue Dauphine, en sort un individu…
…il finit par m’inviter à prendre un pot au bar juste en face, au Conti…
Chérie je descends chercher mes cigarettes au Marigny…
Pas plus tard que tout à l’heure j’étais au Rallye…
Le doigt de Dieu…
,
N’importe comment…
Il a un bonnet noir en foncé jusquaux sourcils
.
Icononographie
Dieu n’existe pas, il nous enterrera tous
L’Homme est une chimère, pourvu que ça ne se sache pas !
didier.sribny@laposte.net
Une découverte qui place son découvreur devant ce double mystère qu’évoque Jacques Roubaud, mathématicien, poète, oulipien, celui de pouvoir comprendre et celui de ne plus vraiment comprendre comment on a pu ne pas comprendre une fois qu’on a compris. Un troisième mystère, celui de ne pouvoir comprendre pourquoi personne n’est en capacité de vraiment comprendre ce qu’on a pourtant été capable de comprendre , va le pousser à aller plus avant dans ses recherches. Sur les traces de Darwin, il en vient à développer une théorie qui, si elle venait à être comprise, devrait troubler sérieusement l’ordre régulier et stable qui rythme depuis toujours notre quotidien. Une théorie qui devrait être à même de faire bouger notre système de pensée.
Sur un coup de tête un homme décide de partir à la recherche de Dieu. L’auteur, en retardant le moment de mettre le point final de cette histoire abracadabrante, va finir par en perdre le contrôle et se retrouver simple personnage d’une autre histoire.
Au commencement il y a ‘‘Dieu n’existe pas’’
Et puis ‘‘ L’Homme est une chimère’’
Les germes de grandes découvertes flottent constamment autour de nous, disait Louis Pasteur, mais ils ne prennent racine que dans des esprits bien préparés à les recevoir
Note de présentation
Et Dieu dans tout ça…?
En l’occurence, les germes semblant inexistants et les esprits peu préparés pour recevoir sa découverte, il se pourrait qu’il soit le germe originel. Position pour le moins inconfortable.
où il est question d’une découverte fondamentale, un modèle de sérendipité
Il est question d’une incongruité sémantique qui va déboucher sur une déconcertante découverte concernant le cerveau,
Avec, par ordre d’apparition : Nietzsche / Gaston Bachelard / Louis Pasteur / Misha Gromov Nénette / Le Bon homme / Jean Claude Ameisen / Pascal / Albert Jacquard / Yves Coppens Darwin / Samuel Wilberforce et son épouse / Cavana / Jean Didier Vincent.
Dieu n’existe pas
L’Homme est une chimère
suivi de
prions pour que ça ne se sache pas !
il nous enterrera tous
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Pour Nénette
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